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Christiane Missegue MoDem Cantal
1 novembre 2006

Triste constat ! Restons optimiste, il y a des solutions.

J’ai déjà évoqué « la fabrique du crétin » de Brighelli, ainsi que la suite, « à bonne école ».

Je suis très partagée à la suite de cette lecture.

Autant je partage son analyse sur les « nouveaux pédagogues » issus des IUFM et sur la « faillite » de l’école élémentaire lorsque les instituteurs, pardon les « professeurs des écoles » appliquent les consignes données par leurs IEN (Inspecteurs de l’Education Nationale), autant je le trouve particulièrement outrancier lorsqu’il dénonce l’ouverture de l’Ecole et les diverses actions menées pour donner du sens aux études.
La société a changé et, même si on peut en déplorer certains travers, il ne me paraît pas judicieux de tout rejeter.
Le Savoir, tout le Savoir et rien que le Savoir, me paraît un peu restrictif et en tout état de cause peu « vendable » auprès de nos chères têtes blondes ! élevées à la TF1mania. 

Qui a parlé de « tête bien faite plutôt que de tête bien pleine » ?! 

Fort heureusement de nombreux instituteurs ont poursuivi leur tâche en se gardant bien d’appliquer les méthodes des « nouveaux pédago ». Ils ont poursuivi, sans relâche l’utilisation d’une méthode d’apprentissage de la lecture adaptée aux élèves et disent clairement que la méthode dite « globale » n’a jamais été vraiment utilisée. Ils ont continué à donner du travail à la maison, au grand soulagement des familles qui s’intéressent aux études de leur cher petit.

Alors, quelle est cette chasse aux sorcières alimentée par des encarts publicitaires d’une demie page dans un grand quotidien local, demandant aux parents de vérifier que le « professeur des écoles » de leur enfant utilise bien la méthode préconisée par le Ministre ! ?
Il y a même l’adresse d’une Association « SOS quelque chose » (que je n’ai pas retenu !) pour dénoncer l’instituteur outrageant sa majesté !
Je rêve ! La délation banalisée, voire entretenue !

Par contre où je rejoins l’auteur de ce livre, c’est dans l’analyse de ce qui peut se passer lorsque tous ces « vieux briscards » seront à la retraite. Que feront tous ces jeunes « maîtres » qui, pour certains, ne sont pas convaincus de l’importance de leur sacerdoce et risquent de suivre aveuglément les règles imposées par leur hiérarchie.
Cette hiérarchie pédagogique qui n’a pas vu d’élèves 24 heures par semaine depuis des lustres !

Et là j’ai peur pour l’avenir de notre jeunesse.

Où parle-t-on aux jeunes élèves de la notion de travail bien fait, de joie du travail accompli ?
Chaque fois que j’interviens avec de tels propos, j’ai l’impression d’utiliser des « gros mots » ! Et je ne parle pas des mots excellence, rigueur et exigence !
Comment ne pas décourager des élèves qui, à leur entrée au lycée, s’entendent dire que deux heures de travail chaque soir sont absolument nécessaires pour réussir leur parcours jusqu’au Bac ? Ils ne nous croient pas, tout simplement, sauf ceux qui ont des parents ayant fait des études longues et qui en connaissent les contraintes.

D’où la montée en puissance du Privé à tous les niveaux :
* le privé confessionnel qui poursuit cette politique d’exigence et de valorisation des règles et du travail,
* mais aussi le privé, privé commercial qui vend des cours particuliers à ceux qui peuvent payer et qui craignent la baisse de niveau de leur rejeton.

Education à deux vitesses créée par la gauche avec le 80% de bacheliers annoncés par Chevènement (son conseiller d'alors était Jospin), dans le cadre de la loi d’orientation du 10 juillet 1989. 

Les établissements publics qui résistent sont ceux qui gèrent « à la façon du privé », c’est-à-dire qui mettent en place des études surveillées ou accompagnées (attention au vocabulaire politiquement correct ou plutôt démagogiquement correct !)

Remarque pour les puristes de la langue française « démagogiquement » n’existe pas ! Cela s’appelle un néologisme ! Désolée !!!

Ce sont ceux qui remettent au goût du jour les « sanctions » (encore un gros mot ! désolée !).
Ce sont ceux qui luttent au quotidien contre les incivilités plutôt que de fermer les yeux et de laisser faire, puisque la société fonctionne ainsi !
Ce sont ceux qui exigent une tenue correcte (et pourquoi pas un uniforme ? qui gommerait les inégalités sociales).
Bref ce sont ceux qui prônent l’excellence, même en zone rurale ou en banlieue, et qui militent pour l’« élitisme républicain », c’est-à-dire amener chacun au plus haut niveau possible de compétence en fonction de ses capacités. 

Que dit Bayrou en la matière :
« Si j’ai une seule priorité, c’est l’école, de la maternelle à l’Université, parce qu’elle doit redevenir l’incarnation du modèle républicain garant de l’égalité des chances. Le premier changement que le Président de la République doit expliquer aux familles, c’est qu’il existe un temps pour le diplôme et un temps de la formation professionnelle. Un diplôme ce n’est pas un métier. Le grand chantier, c’est de bâtir la professionnalisation de l’Université. Mais bien avant cela on doit convenir que nul enfant n’entrera en sixième sans les acquis fondamentaux. La pédagogie n’est pas la seule réponse : on sait que dans 80% des cas, des difficultés psychologiques ou familiales lourdes sont à l’origine des échecs. L’école primaire doit y répondre avec des moyens nouveaux pour prévenir et traiter ces maux.

Oui, contrairement à Monsieur Sarkosy et à Madame Royal, je considère que la suppression de la carte scolaire créeraient des établissements ghetto . Je suis pour des décisions audacieuses dans trois directions :

* Garantir le calme. L’école c’est un sanctuaire dans lequel on respecte le maître et l’élève. Ce calme se garantit avec des surveillants, pas avec des policiers, et en enlevant la poignée d’élèves déstabilisants pour les placer avec des éducateurs. Je suis pour la fermeté.
* Des classes de niveaux dans tous les collèges. C’est un moyen de tirer vers l’excellence tous les établissements.
* Une articulation entre le lycée et l’Université dès la classe de terminale où le jeune doit apprendre à travailler en autonomie. » 

Extrait d’une interview à la Dépêche du midi le 24 octobre dernier.
 

On peut retrouver son point de vue sur l’éducation à la fin de son discours de clôture des « Journées Parlementaires » d’Arras

www.udf.org

 

On peut même l’entendre sur :

www.dailymotion.com/blogue/video/xj1r9_discours-francois-bayrou

 

 

Il va même plus loin en parlant d’élitisme (républicain bien sûr) et de création de « voie d’excellence » dans tous les établissements scolaires afin d’éviter les dérives, que nous connaissons bien, d’évitement de la carte scolaire qui fait la joie du privé ! et le désespoir de ceux qui se battent au quotidien pour valoriser le travail de leurs équipes, les soutenir, les rassurer et amener ainsi au baccalauréat des jeunes issus de catégories socio professionnelles moyennes, voire peu favorisées.

Les études statistiques menées par des rectorats montrent qu’en lycée professionnel la majorité des familles est issue de catégories sociales peu favorisées. On peut faire un constat identique pour les séries technologiques en lycée général et technologique.
Chacun des Proviseurs de ce type de lycée a pu le constater dans son secteur, mais le voir certifié par les chiffres de l’Académie doit nous interroger, tous, sur la nécessité de baccalauréats multiples, divers et variés, tous plus spécialisés les uns que les autres et qui sont souvent un leurre pour des jeunes dont le seul objectif est d’avoir un Bac, n’importe lequel, si possible le plus facile à avoir, tant qu’à faire !!!
Car en plus le système hiérarchise lui-même les séries !
On dit aux jeunes : « n’importe quel bac est nécessaire pour passer tel ou tel concours ou pour entrer à l’Université ».
Certes, mais pourra-t-on y réussir si on n’a pas atteint le niveau d’exigence du concours ou du type d’études souhaitées ?
Bien sûr que non, compte tenu du nombre de candidats qui s’y frottent.
Et on fabrique ainsi une génération de jeunes aigris, sans ambition, peu motivés et pas du tout « battants » qui errent de formations professionnelles rémunérées mais n’aboutissant pas à l’emploi, en stages de remise à niveau ou en « M.O.I.P. » Module d’Orientation et d’Insertion Professionnelle (sauf erreur ! car les sigles fleurissent chaque jour d’avantage dans la jungle de l’insertion, OPG, OPI, OEG, OEI, E2C etc…). Je ne suis d’ailleurs pas persuadée qu’ils sont encore tous en vigueur, car dès que vous êtes habitué à un sigle et à son contenu, on vous le change, parce que le Ministre a changé ou parce que les Banlieues ont fait parler d’elles et qu’il est nécessaire d’annoncer un nouveau dispositif.
Voilà comment on leurre les jeunes en leur faisant croire qu’on peut tout avoir sans effort.

Ne pourrait-on pas simplifier :
Ø Guichet unique,
Ø Dispositif unique, avec deux voies d’action, les diplômés et les non diplômés,
Ø Contrat unique,
Ø Etc…

Mais j’oubliais, les services de l’Etat devraient se simplifier également et certains perdraient leur pouvoir ! Mais quel gain financier pour la Nation !

Mais nous en reparlerons avec l’exposé de Pébereau sur la Dette publique, bientôt… 

En conclusion, le système éducatif français va mal et là je rejoins Brighelli.

Il sera difficile de revenir vers des notions d’apprentissage, de travail personnel, notions tout à fait admises dans les milieux privilégiés qui perpétuent ainsi la race des « bullocrates », ceux qui font les bonnes études et qui auront le pouvoir (voir le dernier livre de Jean François KAHN).

On crée ainsi deux écoles, celle des nantis et celle des autres qui seront les futurs employés des dits nantis.
Où est l’Ecole Républicaine garante de l’ascenseur social ? Cet ascenseur social qui est en panne et nous oblige à prendre l’escalier.
Le système est bien rodé et rappelle le « meilleur des mondes » de Houxley.

J’espère simplement que ce n’était pas voulu !

Quelle dérive pour ceux qui ont enclenché le phénomène avec une loi fondée essentiellement sur la démagogie qui met l’élève au centre du système !!!

Je parle de la gauche bien sûr.

 
A bientôt

 
Christiane MISSEGUE

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