l'Agriculture et moi
PROPOSITION
DE L’UDF
POUR
UNE NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE
Par
Christiane MISSEGUE, candidate aux législatives
Invitée par la Confédération paysanne, à l’occasion d’une après midi
« ferme ouverte » et ayant contacté la FDSEA et les Jeunes
Agriculteurs pour une rencontre, je me pose de nombreuses questions face aux
diverses positions des uns et des autres, en matière de politique agricole.
Pour de multiples raisons, que chacun comprendra, je me garderai bien de porter
un quelconque jugement et à prendre position pour une liste ou une autre.
J’ai
déjà rencontré un certain nombre d’agriculteurs ou de paysans. Je préfère
nettement le mot de paysan, mais il semble qu’agriculteur soit plus
politiquement correct que paysan, un peu comme professeur des écoles à la place
d’instituteur, alors que le mot instituteur est synonyme pour moi de l’Ecole de
la République, mais passons. A moins qu’agriculteur soit réservé aux plus
grosses structures et paysan aux plus petites ? Mais je ne suis pas une
spécialiste, j’essaie simplement de comprendre la complexité du problème.
Je
lis également l’ensemble des articles de la presse locale afin d’analyser les
diverses propositions.
J’ai
entendu des agriculteurs du Carladès me dire qu’on peut vivre normalement avec
50 hectares, en tout état de cause, beaucoup mieux qu’un ouvrier de la ville.
Ils déplorent la course aux hectares et donc le coût exorbitant du foncier, de
même que le Président des jeunes agriculteurs au cours d’une interview dans la
presse locale.
Ils
parlent des jeunes qui souhaiteraient s’installer et ne le peuvent pas du fait
de l’investissement trop lourd lié au foncier nécessaire, exigé par la Loi. Ils
souhaiteraient que le rôle de régulation de la SAFER soit développé.
D’autres
agriculteurs de la Châtaigneraie évoquent la nécessité de s’impliquer à nouveau
dans la commercialisation de leurs produits.
D’autres
évoquent les aides historiques, non plafonnées, qui donnent à penser que
l’agriculture est sous assistance, ce que vivent souvent très mal les paysans.
Des
spécialistes ont réfléchi, autour de François BAYROU, à l’occasion d’un
colloque sur le « développement rural » en février dernier. Il
regroupait des agriculteurs de toutes régions dont les problématiques sont
différentes bien sûr, et les débats ont été riches de propositions.
Que
proposent-ils ?
Défendre la diversité. Pourquoi y
aurait-il uniformisation de la politique agricole sur tout le territoire ?
Il faut bien sûr une nouvelle politique nationale, mais il faut pouvoir
l’adapter à chaque spécificité territoriale. Les grandes exploitations doivent
pouvoir co-exister avec les petites fermes, sans exclusive des uns sur les
autres. Certains doivent pouvoir diversifier leur production, d’autres se
spécialiser dans une production de masse.
Garantir contre les risques majeurs.
Organiser la profession et
l’interprofession (centrales d’achat) afin d’assurer un niveau de prix
suffisant et ainsi de permettre à l’agriculteur de vivre de son travail.
Simplifier et harmoniser les LABELS.
Simplifier de manière drastique les
obligations administratives et financières.
Clarifier les fonctions non productives
(investissement, environnement etc…) qui, elles, pourraient faire l’objet
d’aides financières.
L’agriculture ne doit plus être fondée essentiellement sur des aides historiques
qui découragent et qui empêchent l’installation des jeunes.
François BAYROU propose également de
renforcer la politique des biocarburants et de diligenter une Conférence
Scientifique, sous l’égide de l’Académie des Sciences, afin de traiter le problème
des OGM.
Tout
cela demandera du courage politique et nous en avons.