comment convaincre ?

A l’occasion de la rentrée de l’UDF, un débat s’est instauré autour d’un thème récurent :

« Comment intéresser nos concitoyens à la politique et au débat démocratique ? »

La première question à se poser ne serait-elle pas :

« Y a-t-il un débat démocratique en France actuellement ? »

J’aurais tendance à répondre : « non ».

De petites phrases en analyses tronquées, en passant par les effets d’annonce, que peuvent bien retenir les Français du débat politique. Le seul objectif de la télévision étant de faire de l’écoute et d’avoir ainsi des parts de marché, leur choix est vite fait entre le sensationnel et le débat de fond.

L’UDF n’entrera pas dans ce jeu de dupes qui consiste à montrer les paillettes du « star système »,

Ø alors qu’une grande proportion du peuple français souffre,

Ø alors que la France est fortement endettée (seul le budget de l’Education Nationale dépasse le montant de la dette !),

Ø alors que c’est l’économie qui dirige le pays,

Ø alors que c’est uniquement le travail de chacun d’entre nous, les salariés, qui finance les avantages sociaux de tous,

Ø alors que de nombreuses entreprises sont exsangues du fait des charges sociales,

Ø alors qu’il est plus facile de vivre avec les aides existantes qu’en travaillant,

Ø alors que des nantis, dans leur bulle, prétendent qu’on ne peut pas vivre au dessous de 3000 Euros par mois etc …

Les exemples sont nombreux illustrant la décadence de la société française.

Eh oui, il est question de décadence. Rappelez-vous vos cours d’histoire sur la décadence de l’Empire romain, « du pain et des jeux » pour endormir le peuple était le slogan de l’époque !

Actuellement les jeux on les a, avec la télévision qui éduque les petits français et formate nos concitoyens qui rentrent harassés par une dure journée de labeur ou qui, déprimés par les réponses négatives à leur recherche d’emploi, essaient de se détendre et de rêver devant le sacro-saint petit écran.

Mais le pain ? Tous les Français en ont-ils ?

Est-il normal qu’une jeune femme élevant seul son enfant arrive à vivre avec les aides auxquelles elle a droit, étant sans emploi, et ne puisse plus vivre si elle trouve du travail payé au SMIG ?

En effet, il lui faudra payer la nourrice ou la crèche, le transport pour se rendre à son travail et d’autres frais annexes qui ne lui permettront plus de « boucler » ses fins de mois. Si la famille n’est pas là pour aider, c’est la descente aux enfers et très vite la « galère ».

Je suis de plus en plus frappée par le nombre de gens qui « zonent » dans les villes importantes, seuls ou avec des enfants.

Est-ce cela que l’on veut pour la France ? Est-ce de cela dont il faut parler avec les Français pour qu’ils comprennent qu’il faut donner un grand coup de balais.

Certains l’ont bien entendu puisqu’ils sont 68% à souhaiter ce changement.
 

Depuis longtemps François BAYROU fait des propositions concrètes, souvent reprises par les autres leaders politiques à leur propre compte.

Proposer une activité, utile à la communauté, aux personnes bénéficiaires d’aides afin de leur permettre de rester en contact avec le monde du travail mais aussi poursuivre les aides au début du retour vers une activité salariée, afin de repartir sur des bases solides.

En contre partie, il est nécessaire d’être de plus en plus rigoureux et sévère en direction des fraudeurs qu’il est facile de repérer.

Si on veut caricaturer, à droite, on nous dit, si nous sommes « en situation » (quelle formule curieuse !), nous supprimerons les 35 heures, ainsi que les régimes spéciaux de retraite et, à gauche, nous supprimerons la Loi Fillon sur les retraites.

Soyons raisonnables, si c’était aussi simple ce serait déjà fait !

Le plus drôle, c’est que même Ségolène Royal a des accents de Sarkosi et réciproquement.
Comment les français peuvent-ils s’y retrouver dans ce « grand guignol » ?

Une autre question nous a été posée :

« quelle est la position de l’UDF sur l’immigration ? »

Et voilà, c’est reparti, le sujet de l’immigration réapparaît régulièrement et, entre autres, en période préélectorale.

La position de l’UDF est claire. Appliquons déjà les lois existantes avant d’en faire voter d’autres pour faire plaisir à une certaine catégorie de Français. Le problème doit être réglé dès l’arrivée des immigrés et non pas lorsqu’ils ont un travail et des enfants scolarisés en France. Là il est trop tard.

Est-ce que régulariser des gens qui ont un travail, des enfants scolarisés et sont, de fait, intégrés dans la société va augmenter la dette et les difficultés de la France ?

 
Quant à la question sur les retraites qui fait peur aux Français, il va bien falloir se la poser.

Est-il acceptable que des citoyens puissent partir à 55 ans et d’autres à plus de soixante ans afin d’avoir leurs annuités ?

Par contre, il faut expliquer, travailler avec les partenaires sociaux qui sont capables de comprendre que l’avenir du système de retraite est en jeu et convaincre le peuple français qu’il en va de l’avenir de leurs futurs retraités, ce que nous serons tous un jour. Si, pour sauver la France, il est nécessaire de travailler plus, alors il faudra bien que nous nous retroussions toous les manches.
 

Ceci posé, il reste beaucoup de chemin à parcourir et les membres de l’UDF Cantal vont aller vers les cantaliens afin de leur dire la vérité et débattre avec eux, afin de rouvrir le grand débat démocratique qui manque tant en France.
 

Si l’on regarde ce qui se passe ailleurs, en Espagne par exemple, ce ne sont pas les médias qui invitent les hommes politiques mais les hommes politiques qui invitent les médias lorsqu’ils ont des choses importantes à dire concernant le pays. Lorsqu’un politique se prononce sur un grand sujet de société, chaque leader des partis opposants s’exprime également sur ce même sujet. En France, on voit certains politiques dans n’importe quelle émission de télévision, invités tels des stars du show biz !

Quelle tristesse !
 

Je vous laisse pour aller retrouver ma petite fille de dix huit mois qui va me réconcilier avec la société qui nous entoure !

A bientôt.

Christiane MISSEGUE