Cantonales partielles, quelle surprise !

Depuis les cantonales partielles j’ai réfléchi et analysé les résultats.

Ce fut une sacrée surprise, tant sur le canton de Saint Flour Sud, tenu jusque là par la majorité départementale avec Pierre JARLIER, que sur le canton d’Aurillac IV, tenu par la gauche, ou plutôt le centre gauche avec le radical Jacques MEZARD.

Comment expliquer ces deux échecs de candidats  soutenus par les deux sénateurs du Cantal ?

La désaffection des électeurs pour la politique, fut-elle locale, le désintérêt pour des élections parce qu’elles sont partielles et donc peu médiatisées, la méconnaissance du rôle du Conseiller Général, surtout en ville, expliquent sans doute l’abstention record, en particulier en zone urbaine. Certes la neige n’a pas arrangé les choses en matière de participation à l’occasion du deuxième tour, plus particulièrement à Saint Flour où la quantité de neige tombée en a dissuadé plus d’un d’aller faire son devoir.

Concernant les résultats que dire ?

Ceux qui se sont déplacés aux urnes sont sans doute ceux qui avaient le plus envie de changement.

Le pouvoir en place serait-il usé et la majorité départementale ne ferait-elle plus recette ?

Au premier tour, l’un est parti, soutenu par le Conseiller Général sortant, en affichant sa couleur politique, certes modérée, mais de droite. Quant à l’autre, ses détracteurs ont dit qu’il était parti « masqué ». Sur ses documents à aucun moment le parti socialiste n’est cité. Il faut dire qu’à l’époque du Congrès de Reims et de la guerre des « deux roses », il n’y avait pas de quoi s’en vanter ! Le candidat « sans étiquette » réplique à ses opposants que tout le monde sait qu’il est « de gauche ». Je n’en suis pas persuadée, par contre il a fait une campagne de terrain, en utilisant tous les arguments possibles, même contradictoires, en fonction de la commune où il était.

A Valuejols, il nous a dit qu’il souhaitait que le canton soit plus cohérent avec toutes les communes appartenant à la même Communauté de Commune, celle de Saint Flour évidemment. Je lui ai demandé pourquoi alors s’était-il abstenu au cours du vote du Conseil Communautaire pour l’entrée de Valuejols  dans la Communauté de Communes du Pays de Saint Flour. Il explique son vote par la manière qu'a utilisée Valuejols.

Est-ce à dire qu’un élu peut se permettre de juger les décisions de ses collègues élus, alors que la question de fond porte sur l’entrée de la commune dans la Communauté de Communes ?

A-t-il tenu le même discours sur l’intercommunalité à Ussel, par exemple, qui tient à rester dans la Communauté de Communes de la Planèze ?

Concernant l’intercommunalité, l’autre candidat a eu un discours clair et il a été le premier Maire à faire voter l’accord de sa commune pour l’entrée de Valuejols dans la Communauté de Communes de Saint Flour.

Le vote de la commune de Valuejols a bien montré qu’à 66%, ses habitants sont d’accord avec la position de leur Conseil Municipal qui a voté la sortie de la commune de la Communauté de Communes de la Planèze.

Ce vote a conforté la position du Conseil.

Que dire des communes qui ont inversé leur vote entre les deux tours ?

Que dire des communes qui votaient habituellement à droite et ont changé de camp ?

Doit-on rapprocher ces résultats de ceux des municipales où la majorité départementale et gouvernementale a perdu quelques villes importantes : Massiac, Murat, mais aussi Laroquebrou et Ytrac ?

La crise a également profité au candidat de gauche.

Dire que je regrette de ne pas m’être présentée serait sans doute exagéré, mais les résultats de ce vote me donnent à penser que j’aurais pu afficher les idées démocrates du MODEM et peut-être obtenir un score honorable pour ce mouvement nouveau qui sera bientôt une alternative afin de renouveler le modèle politique particulièrement usé et qui n’emballe plus les foules.

C’est bien grâce à la présence du troisième homme, en 2007, que les français se sont autant passionnés pour les Présidentielles. Le résultat a été un engouement phénoménal pour cette troisième voie, plus démocratique, plus tolérante, plus solidaire et plus proche du peuple.

Je vous engage à lire ou relire « Au nom du Tiers Etat » de François BAYROU, paru en octobre 2006. Vous verrez que son analyse était prémonitoire quant à la crise de société que nous vivons.

Espérons que la réaction ne sera pas aussi violente qu’on pourrait le craindre. Mais quand on voit les mouvements lycéens qui se profilent, alors que sur le fond la réforme est nécessaire et que la proposition de départ était intéressante, il y a de quoi s’inquiéter. Sur la forme, comme d’habitude, précipitation se dispute avec improvisation, sans concertation réelle avec le terrain. Personne n’est dupe, il s’agit d’une réforme à l’économie, comme toutes celles déjà entreprises pour le système éducatif, faite pour supprimer des postes.

Alors que l’idée de départ était bonne.

Un grand rendez-vous encore raté !!!

Christiane MISSEGUE