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Christiane Missegue MoDem Cantal
20 janvier 2007

Une journée de campagne !

Vendredi 19 janvier, un jour comme un autre, pas tout à fait !

Je suis en autorisation d’absence de ma hiérarchie, pour convenance personnelle ! 

J’ai la chance d’accompagner François BAYROU, tout au long de sa visite à Clermont Ferrand, en tant que Déléguée Régionale, invitée par le Président Régional de la Fédération UDF d’Auvergne. 

Aéroport d’Aulnat, 9 heures.
L’avion a déjà 20 minutes de retard, stress des organisateurs, le planning est serré ! 

François Bayrou arrive, seul « politique » accompagné de trois jeunes collaborateurs de campagne, suivi de la presse nationale, RTL, France 2 (pour une émission d’Envoyé spécial) et TF1, entre autres, ajoutés aux médias locaux, un bonne vingtaine de journalistes. Les flash crépitent, les caméras débutent leur ballet. D’un mot il les arrêtent en leur disant que c’est un instant de convivialité et de petit déjeuner auquel il les invitent.

Entre un jus de fruit et un café, à bâtons rompus, il prend des nouvelles des uns et des autres, de la situation des candidats aux législatives sur le Puy-de-Dôme et le Cantal, insistant sur la parité, voire même sur l’éventualité de deux femmes pour le Cantal, mais chut !!!

Se préoccupant des personnes, mais aussi des mel à passer, des textes à modifier, bref maître du jeu, totalement, et maîtrisant sa campagne. 

La première visite a lieu au siège de « Pharmaciens sans frontières », association créée par un Clermontois, Jean Louis MACHURON, et dirigée actuellement par une jeune femme croate. A leur écoute, posant des questions, le candidat note sur un petit carnet noir, des idées, des propositions, entre autres celle d’un projet de Loi sur les associations. Il n’y a, en effet, aucune commune mesure entre l’association « Pharmaciens sans frontière » et le club de pétanque d’un village. Les budgets, les personnels salariés etc… les règles ne peuvent pas être les mêmes.

Il décortique avec ses hôtes le mécanisme des brevets des médicaments, d’une durée de vie de vingt ans. Il faut donc vingt ans pour avoir un médicament générique beaucoup moins cher et qui permettrait de traiter les pathologies des pays en développement. Brevets qui sont prolongés la plupart du temps parce que les laboratoires trouvent une petite molécule de confort à rajouter, qui n’apporte rien en matière de traitement de la pathologie, mais qui permet de sortir un nouveau médicament, donc un nouveau brevet de vingt ans. Deux pays l’Inde et le Brésil ont refusé de jouer le jeu des brevets et fabriquent uniquement des génériques. Ils sont en lutte avec les lobbies pharmaceutiques qui les assignent en justice.

C’est d’autant plus choquant que 306 médicaments sont indispensables au traitement des pathologies courantes et s’ils étaient mis sur le marché, ils permettraient aux pays en développement de traiter leurs malades à moindre coût, mais aussi aux pays développés de mieux gérer la santé.
La France ne peut pas régler ces problèmes seule, mais elle peut en être le fer de lance.

Le candidat demande au fondateur de « Pharmaciens sans frontière » s’il pense qu’une agence nationale, indépendante de l’exécutif et des grands groupes financiers, déléguée pour traiter tous ces problèmes, réfléchir, coordonner les multiples actions menées actuellement de manière totalement dispersée et donc moins efficace, ne serait pas une solution.

Nous avons visité la réserve des 306 médicaments génériques que « Pharmaciens sans frontière » achète, car la Directrice indique que la récupération des médicaments non utilisés n’a aucun intérêt, pour deux raisons fondamentales, entre autres : ils arrivent souvent périmés et surtout ils ne correspondent pas aux pathologies des pays en développement. Tous les médicaments achetés qui n’ont pas été fabriqués en France, sont testés dans un laboratoire que nous avons visité également.

Un début de matinée passionnant et enrichissant sur la connaissance du fonctionnement d’une ONG, mais surtout les mécanismes commerciaux mondiaux liés à l’industrie pharmaceutique. Quand on pense qu’il y a, derrière tout cela, des enjeux de profits en balance avec la vie de nous tous et en particulier des plus faibles, c’est particulièrement révoltant. 

La deuxième halte a été plus difficile sur le plan humain et émotionnel. Nous avons rejoint l’accueil de jour, où nous avons rencontré des SDF, puisque c’est le terme utilisé.

En arrivant dans la petite rue derrière la place Gaillard, caméras au poing, micros tendus, les journalistes se sont précipités autour de François BAYROU. Avec fermeté, je dirais même autorité, ils leur a dit, « pas de caméras, pas de photos ». Et nous sommes entrés tous les trois, accompagnés par des journalistes sans caméras et sans appareils photo. Il a salué toutes les personnes présentes avec beaucoup de respect et d’humanité. Le Président de l’Association nous a installé dans son bureau pour présenter son action et ses difficultés de financement, essentiellement l’Association de l’Abbé Pierre, peu de financements publics. Et petit à petit des habitués sont venus exprimer leurs difficultés, l’un qui revendique le nom de « clochard » et exprime qu’il est dans la rue par choix, mais les autres se racontent simplement, avec amertume et tristesse : la descente aux enfers à la suite d’un accident, d’un divorce, d’une perte d’emploi sans possibilité de rebondir.
Et là, pas de promesses mirobolantes qui ne pourront pas être tenues, mais une écoute des difficultés, une réflexion profonde sur la manière d’apporter une aide et de récréer la solidarité dans la société, conscient que ce n’est pas une Loi difficilement applicable qui va régler ce problème de fond.

J’ai été impressionnée par la manière d’aborder les problèmes avec des gens qui souffrent et qui sont en attente d’aide pour survivre. Leur apporter une aide financière c’est bien, mais leur apporter un regard et rompre la solitude dans laquelle ils sont enfermés est fondamental.
Qui, en donnant une pièce à un SDF sur un trottoir, le regarde et lui parle ? En général on détourne les yeux et on ajoute encore à sa honte.
Et qu’on arrête de les stigmatiser en disant qu’il y en a trop qui ne veulent pas travailler ! C’est trop facile quand on vit dans le luxe. Bien sûr qu’il y a des profiteurs du système, et ce ne sont pas les plus nombreux, mais n’y en aurait-il pas aussi dans la haute finance et ne serait-ce pas plus choquant ?! 

Départ pour un plateau à Clermont première, du classique ! Interview de huit minutes au grand dam du rédacteur en chef qui ne disposait que de sept minutes.
Dur, dur d’être journaliste ! 

Une trentaine de journalistes au repas de presse qui l’ont interrogé sur son programme, sur ses concurrents et sur la dépêche annonçant un report d’une semaine pour la collecte des signatures aux candidats à la Présidentielle.

Sur le premier point, je ne m’étendrai pas, au risque de vous lasser, je développerai tous ces thèmes au fil des semaines, tant dans la presse locale, si elle m’en laisse la possibilité que sur mon blog.
Sur le deuxième point, il s’est refusé à tout commentaire, avec beaucoup d’humour qu’il m’est difficile de traduire ici, sorti du contexte.
Sur le troisième point, il ne s’est pas prononcé sur le fond, estimant que cela ne lui posait aucun problème. Par contre, sur la forme il a formulé son étonnement que ce soient le Président et le Premier Ministre qui prennent des décisions relevant du Conseil Constitutionnel qui est le garant de l’organisation des élections. A la question de savoir si c’est pour aider Jean Marie Le Pen à avoir ses 500 signatures, il rappelle qu’à chaque échéance, le Président du FN ressort exactement le même refrain. 

Quelques pas digestifs sur la Place de Jaude, pour les journalistes !, car le candidat n’a rien mangé hormis une pomme ! à la fin. Il a répondu aux questions qui ont fusé tout au long du repas et comme il est bien élevé ... !

Des photos, des prises de vues, des questions posées à table et réitérées devant les caméras, dans une ambiance bon enfant, mais avec une organisation précise menée avec autorité par le candidat lui-même : « d’abord les télés, ensuite les radios », puis voyant apparaître les micros de RTL, France Inter sous son nez, il indique fermement, « maintenant les radios » et il s’éloigne des caméras. Un grand moment de maîtrise de la communication, sans récriminations des uns et des autres, il est disponible pour tous. Mais il fustige toujours et encore, les connivences entre le pouvoir, les grands groupes de presse et l’économique. Il propose même une Loi défendant l’autonomie des Rédactions de presse, sans s’appesantir sur le contenu éventuel de cette Loi, puisque c’est une demande des responsables nationaux des rédactions de presse qui l’ont sollicité sur ce point. Il doit d’ailleurs les rencontrer.

Il y a donc bien un malaise que dénonce Jean François KAHN, entre autres, dans Marianne.

Jean François KAHN qui vient d’annoncer qu’il soutiendra François BAYROU, de même que Michel PERLEVADE, Titou LAMAZOU, Vincent LINDON et Marc DUGAIN (lire Le Point du 4 janvier) et beaucoup d’autres de droite et de gauche, encore dans l’ombre. 

Dialogue avec les promeneurs sur la place de Jaude, et toujours des remerciements ou des soutiens des gens de la rue, et c’est ceux-là que François BAYROU veut écouter et entendre. Une dame de quatre vingt six ans lui dit « vous êtes un homme bien ».
C’est peut être bien le plus beau compliment de la journée. 

Départ en tramway dans une cohue assez sympathique, au milieu de jeunes lycéens, de ménagères, de promeneurs etc… auxquels les journalistes posent des questions. Un exemple, à côté de moi : le journaliste de RTL (sans vouloir dénoncer … , un peu quand même !!!).
Question à deux jeunes de seize ans : « Vous connaissez Bayrou, pour vous il est plutôt à gauche ou à droite ? ». Voilà, tout est dit la messe aussi !!!
L’art de poser les questions pour dire dans ses éditos, il y a deux partis dominants, ou plutôt dominateurs, l’UMP et le PS, et sortez les violons !!!
J’ai discuté avec ces deux jeunes à la descente du tramway et je leur ai demandé : « si le journaliste vous avait dit, est-il de gauche, de droite ou du centre, qu’auriez-vous répondu ? ». « Du centre ! » Sans commentaire !!!
Un jeune lance à la cantonade « il marche toujours votre bus au colza », un qui regarde les Guignols, et François BAYROU répond avec le sourire, amusé !
Et oui, il était précurseur, on s’est moqué !
Maintenant ce sont les spécialistes qui prônent les biocarburants. 

Arrivée dans une maison de retraite, avec là encore l’exigence de laisser les caméras et les photographes en dehors de la rencontre avec les personnes âgées, atteintes pour 50% d’entre elles de la maladie d’Alzheimer, « par respect pour nos anciens ».
Une table ronde a ensuite réuni un certain nombre de représentants de structures accueillant des personnes âgées, avec le constat que la situation de la France est exceptionnelle en la matière. Car du fait de l’allongement de la vie, de la réduction du temps de travail qui amène de plus en plus de départ en retraite anticipé, nous sommes le seul pays où la population des retraités va être supérieure à celle des actifs, avec un poids important sur les épaules des générations futures et une difficulté certaine à nous occuper de nos anciens. 

Départ pour la place de la Poterne, avec une vue imprenable sur la ville et la chaîne des Puys, quelques images pour « Envoyé spécial » de France 2, marche dans les rues piétonnes, rythmée par l’interview du candidat toujours pour « Envoyé spécial » qui se termine aux pieds de la cathédrale. Là encore, il interrompt l’interview pour saluer une dame âgée qui fait sa promenade, étonnée et éblouie, « c’est mieux de voir l’original, et dans notre quartier encore ». 

Là, il a fallu respecter le timing, ce qui n’avait pas été le cas de tout le reste de la journée, car le candidat modifie, au gré de ses rencontres avec les gens, l’organisation calée avec la Directrice de Campagne. On le sent de plus en plus à l’aise et serein dans cette campagne. Tendu à l’arrivée à Aulnat, car il enchaîne les réunions et les meeting à un rythme effréné, il s’est ensuite laissé porté par son inspiration générée par les rencontres faites au fil des heures. 

Dix huit heures 30, il faut rejoindre le plateau de Soir 3, l’heure et serein d’arrivée est impérative, maquillage, prise de contact avec le studio etc… 

Arrivés à la Grande Halle d’Auvergne, en retard, mais, compte tenue de la journée, trente cinq minutes c’est peu, dans une salle comble, surchauffée et impatiente de l’accueillir. Plus de mille personnes, beaucoup de gens debout, un succès. 

Entouré de la Fédération du Puy-de-Dôme qui recevait, François BAYROU a tenu la salle en haleine pendant deux heures, sans document, avec une maestria extraordinaire, alternant l’humour et l’émotion, le thème de la journée étant plus particulièrement l’exclusion.
Le discours préparé pour la journée et modifié au fil des heures, en fonction de ce qu’il entendait, il l’a laissé dans la voiture et il a naturellement évoqué sa journée en intégrant anecdotes, humour, et en développant son programme émaillé d’exemples concrets.

(programme à voir sur son site ou celui de l’UDF)

www.bayrou.fr

www.udf.org

Moi qui ai eu la chance de vivre cette journée à ses côtés, j’ai été époustouflée de voir avec quelle énergie, quelle maîtrise du verbe, quelle sérénité, sans effet de manches ou petites phrases assassines, juste quelques traits d’humour léger, liés à l’actualité, mais sans esprit caustique ou revanchard, il captivé la salle.

Bref du grand BAYROU. 

J’espère récupérer des photos que je joindrai sur le blog dès que possible.

A bientôt.

 

Christiane MISSEGUE

06 88 28 43 73

christiane.missegue@wanadoo.fr

 

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